L’aide alimentaire

L’aide alimentaire, qu’est-ce que c’est ?

L’aide alimentaire contribue à lutter contre la précarité alimentaire grâce à la fourniture de denrées et à la proposition d’un accompagnement aux personnes accueillies. Au-delà du soutien d’urgence, elle permet de renforcer ou rétablir le lien social, voire être une porte d’entrée vers des dispositifs d’insertion.
Le système français d’aide alimentaire couvre une grande variété de dispositifs, reflétant la multiplicité des acteurs. L’aide alimentaire en nature se fait principalement suivant trois types de distribution : les colis ou paniers alimentaires, les épiceries sociales et les distributions de repas. S’ajoute à cela, la prise de repas dans un restaurant solidaire et les distributions de rue.
Il existe également des aides financières directes aux ménages, sous la forme de bons d’achat ou d’autres aides spécifiques. Enfin l’aide alimentaire informelle vient compléter ces dispositifs.
Elle est mise en œuvre par un nombre important d’acteurs, parmi lesquels les réseaux associatifs (nationaux comme plus locaux) et les centres communaux et intercommunaux d’action sociale (CCAS) qui jouent un rôle essentiel.
D’autres initiatives de solidarité, nombreuses sur le territoire, contribuent également à lutter contre la précarité alimentaire : coopératives solidaires, groupements d’achats, jardins nourriciers, tiers-lieux de rencontre et de partage, guides pratiques pour se nourrir avec un petit budget…

L’aide alimentaire représente une masse financière qui se décompose comme suit :

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de financements publics (aides européennes, dépenses budgétaires de l'État et des collectivités territoriales, dépenses fiscales)

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de financement privés (dons en nature et numéraires des particuliers et entreprises)

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correspondant à la valorisation du bénévolat au sein des associations intervenant dans le domaine de l'aide alimentaire

L’aide alimentaire apparaît ainsi particulièrement efficiente, car peu coûteuse, sur le plan des finances publiques, au regard du service rendu. En effet, en intégrant le travail des bénévoles et les dons financiers et en nature des entreprises et particuliers, l’aide alimentaire atteint près d’1,5 milliard d’euros pour environ 465 millions de financement public. »
La Commission européenne a adopté le 28/10/2022 le nouveau programme de Soutien européen à l’aide alimentaire (SEAA) du Fonds social européen plus (FSE+). Doté d’un financement de 647 millions d’euros sur une durée de six ans, ce programme vise à lutter contre la précarité alimentaire en France. Il est cofinancé par l’Union européenne à hauteur de 90 % des dépenses effectuées, la contribution nationale s’élevant à 65 millions d’euros. Ce programme européen, géré par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), est renforcé par une augmentation de 60 millions d’euros de crédit par rapport à l’ancien. Il permettra de proposer à la fois :
– Une aide alimentaire aux publics bénéficiaires les plus fragiles ;
– Une offre globale d’insertion dans une optique d’accueil, d’écoute et d’accès aux droits des personnes

À ce jour, les modalités de redistribution de cette enveloppe sur les territoires n’ont pas encore été communiquées.

Combien de bénéficiaires de l’aide alimentaire ?

Dans son enquête « Aide Alimentaire 2021 » (parue en juin 2022), l’INSEE évoque les difficultés à estimer le nombre de personnes recourant à l’aide alimentaire en France
« Le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire en France fait l’objet de débats récurrents. Plusieurs sources existent aujourd’hui, avec des résultats variant beaucoup selon le champ et la méthodologie retenus. La première source est constituée des données d’activités des associations bénéficiant d’une habilitation à l’aide alimentaire. Ces données sont compilées par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) dans le cadre du Système d’information sur l’aide alimentaire (SIAA) et estiment, pour l’année 2020, à environ 5,6 millions le nombre de personnes composant les ménages inscrits auprès d’une association habilitée. Résultant d’évaluations élaborées indépendamment par chaque association, ce chiffre tend à surestimer les effectifs du fait du multi-recours. En corrigeant des doubles comptes estimés par l’enquête Aide alimentaire, selon laquelle environ 30 % des recourants se sont adressés à au moins deux associations d’aide alimentaire au cours de l’année, on aboutit à environ 3,9 millions de bénéficiaires. Ce chiffre demeure fragile du fait notamment des imprécisions de certaines remontées (dans certains cas par exemple, chaque inscription est comptabilisée même pour une aide autre qu’alimentaire, ce qui conduit à une surestimation). Inversement, le SIAA ne couvre pas l’aide alimentaire au niveau des CCAS et des associations non habilitées »

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