Chantal Luque : la chance en mouvement

27 avril 2022 | Le Blog, Portrait

La vie de Chantal Luque est jalonnée de rencontres. Continuellement attentive à l’autre, elle a créé sa belle histoire en se donnant toujours de nouveaux challenges. « Car rien n’est écrit. Il faut trouver l’énergie en soi. » Directrice du Toit du Monde depuis près de 20 ans, l’artiste a décidé de partir vers une nouvelle aventure.

Une petite étoile posée là sur son épaule, semble veiller sur elle. C’est tout du moins ce en quoi Chantal croit fermement depuis toute petite et qui l’a aidée à traverser les épreuves en faisant de chacune une force.
Chantal a grandi dans une maison d’enfants. Dès ses 15 ans, elle aidait l’animatrice. « J’avais envie de participer, je n’aime pas rester à rien faire ». C’est ainsi qu’elle a passé son BAFA et commencé à travailler dans cette structure pendant les vacances scolaires. Elle a ensuite enchainé différents postes, est devenue éducatrice manuelle et technique en région parisienne auprès d’adolescents en grandes difficultés. Elle a accompagné les gens du voyage à Châtellerault pendant une dizaine d’années, « une expérience extraordinaire », avant de partir car « les gens me faisaient trop confiance ; il n’y avait plus suffisamment de distance pour des relations professionnelles. »

De challenge en challenge

C’est ainsi que ses pas l’ont menée à Toit du Monde, en tant qu’accueillante au restaurant solidaire. Un an plus tard, le poste de direction se libère et Chantal décide de candidater « non par ambition, mais par challenge ». Près de 20 ans plus tard, elle fait le point sur cet emploi qui dépasse le cadre professionnel et qu’elle a vécu comme un engagement, en conformité avec ses valeurs. « J’ai vécu des expériences riches. Le Toit du Monde est un tout, une équipe qui m’a portée, des administrateurs et des bénévoles qui défendent un projet commun ». Une structure dans laquelle « la bienveillance et l’écoute font la différence ».

L’accès au savoir

Ce chemin jalonné de challenges est aussi une voie pleine d’espoir. Il indique qu’il n’y a pas de fatalité si l’on sait « trouver l’énergie en soi et combattre ses peurs ». À ce titre, Chantal pourrait être l’égérie de l’accès au savoir et de la formation tout au long de la vie.
« En France, la formation continue est une chance ». La jeune femme de 20 ans sans diplôme, devient bachelière à 30 ans et titulaire du concours d’assistante de service social, puis diplômée d’un Bac + 5 à 50 ans avec un CAFDES en poche. « La théorie donne une structure. Je trouve extraordinaire d’apprendre ».
À tel point que sa curiosité l’amène depuis 2 ans sur les bancs de la faculté de médecine dans le cadre d’un DU d’Art-thérapeute.

Construire d’autres liens

Chantal a décidé de poursuivre son chemin « vers un ailleurs, en quittant Toit du Monde en douceur ». Parallèlement à son parcours personnel et professionnel tourné vers l’autre, elle a toujours développé une fibre artistique. Pour être totalement accomplie, elle cherchait ce qui pouvait relier le tout. « L’Art-thérapie va me permettre d’accompagner les gens, mais différemment, en mettant à profit mon côté artistique ». L’art a nourri et aidé Chantal à dépasser ses propres difficultés, elle va maintenant en faire une force pour construire d’autres liens auprès d’enfants placés en famille d’accueil ou de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer par exemple. Poursuivre ses engagements dans l’accompagnement fait partie de l’ADN de Chantal. « La vie se sont des rencontres et des opportunités. Il faut provoquer la chance ! ». Bonne route Chantal !

Rédigé par Sophie Guitonneau

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