Le bien-être à portée de mains

14 mai 2024 | Le Blog

Manuela Aihonnou a changé de voie professionnelle pour se consacrer aux autres. Elle propose aujourd’hui des massages à destination des publics vulnérables : une activité pleine de sens dans laquelle elle semble avoir trouvé sa place.

Une reconversion professionnelle pour trouver du sens

Passer de commerciale en centre d’appel à masseuse, c’est possible ! La preuve avec Manuela, qui, a 50 ans, a décidé d’effectuer un virage à 360 degrés dans sa carrière professionnelle : « Je voulais changer de voie, retrouver du sens dans mon travail », explique-t-elle.

À ce moment, Manuela ne pense pas à l’entrepreneuriat : « Je me suis d’abord demandé ce que je voulais faire et ce que j’aimais faire. Je n’ai pas tout de suite envisagé la création d’une entreprise ».

Elle effectue plusieurs enquêtes métiers et immersions professionnelles et cherche ensuite à se former : « Je me suis rendue compte que ça faisait un moment que j’étais attirée par le bien-être et le domaine du soin. Je n’osais pas sauter le pas mais ce temps de réflexion et de recherche m’a confortée dans cette idée », indique-t-elle. C’est ainsi qu’elle se lance dans une formation pour devenir masseuse.

La solidarité au cœur de son projet

C’est au cours de sa formation que Manuela va mûrir son projet entrepreneurial : « Quand j’ai commencé à apprendre les protocoles de massages, on nous demandait de s’exercer tous les jours ! », précise-t-elle.

Or, la poitevine vit seule et n’a personne à masser quotidiennement. Elle a alors l’idée de se rapprocher d’associations locales, comme les maisons de quartier, dans lesquelles elle propose ses prestations à des femmes qui n’ont pas l’habitude de se faire masser. « Certaines étaient en situation de détresse, seules, avec des enfants, victimes de violences conjugales ou sans emploi… Elles ont besoin de prendre du temps pour elles, de s’offrir des moments de récupération et de douceur »

Manuela trouve un vrai sens à aller vers ces femmes, marquées par des épisodes de vie difficiles. Elle qui, dès son plus jeune âge, avait l’habitude d’aider les personnes âgées et les personnes en situation de handicap : « Je suis de nature assez sensible et empathique. J’ai à cœur d’aider les gens qui en ont besoin ». Cette expérience en maison de quartier a été le déclic pour la masseuse : sa future activité sera tournée en faveur des personnes vulnérables et parfois en détresse.

Devenir entrepreneure

Pour construire son projet, Manuela a pu compter sur l’appui d’Elena Roux, conseillère en création d’entreprise à Capée : « L’accompagnement est très important. Rencontrer régulièrement quelqu’un, lui confier ses inquiétudes, pouvoir échanger se sentir soutenue, ça fait une grosse différence ».

En attendant d’avoir suffisamment de clients, Manuela propose ses prestations dans des instituts de beauté classiques. Une façon pour elle de ne pas perdre la main et de subvenir à ses besoins.

La jeune entrepreneure a eu de nombreuses appréhensions avant de se lancer à son compte : « Comment j’allais faire pour trouver des clients ? Comment j’allais me faire connaître ? Comment gérer la communication sur les réseaux sociaux ? J’avais plein de questions, j’ai eu beaucoup de moments de doute… Mais il faut réussir à mobiliser ses propres ressources, être créatif, inventif et savoir chercher l’aide où elle se trouve ! Il ne faut pas hésiter à rencontrer des personnes qui ont des solutions à vous apporter ! », conseille-t-elle.

Il y a 5 ans, Manuela ne se serait sans doute pas imaginée un instant être entrepreneure, elle qui pensait « ne pas avoir les épaules pour y arriver et qui appréciait le confort du salariat ». Avec ce projet, Manuela a su bouger les lignes.

Aujourd’hui, l’entrepreneuriat est synonyme d’épanouissement pour elle. L’essentiel est « d’être dans une activité qui a du sens et être au plus près de ce qu’on veut ». L’énergie, Manuela la puise également dans les retours positifs de ses clients : « Ça me fait avancer. Savoir que je fais du bien aux autres, c’est le plus beau des cadeaux. Je sais que je suis à ma place et que je ne me suis pas trompée de projet. Le travail qui m’attend quand je me lève le matin, j’ai envie de le faire, je ne me pose pas de questions », conclut-elle.

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