De « Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée » à l’association « Pourquoi pas la Ruche » : le parcours de Patricia Taschet

28 juillet 2022 | Le Blog

À 58 ans, après plus de 20 années sans avoir travaillé, Patricia réussit à décrocher un Contrat à Durée Déterminée d’Insertion (CDDI) au sein de l’association Pourquoi Pas La Ruche en mai 2022. C’est avec beaucoup de joie et d’émotion qu’elle nous partage son nouveau quotidien…

De son implication dans le projet TZCLD…

En 2017, Patricia, alors très impliquée dans le Conseil Citoyen du quartier de la Blaiserie, décide de s’engager dans un tout nouveau projet à Poitiers : Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD). « Personne n’est inemployable, ce n’est pas le travail qui manque, ce n’est pas l’argent qui manque ». Tels sont les fondements de l’expérimentation TZCLD dont l’objectif est de pouvoir proposer à toutes les personnes privées d’emploi d’un territoire, un emploi en CDI, adapté à leurs savoir-faire et à temps choisi.
Patricia y croit dur comme fer ! Ce projet aboutira grâce à l’engagement des personnes privées d’emploi, des élus, des partenaires, des associations et des multiples acteurs associés à la démarche. « On se lance dans ce projet sans être sûr que ça va vraiment réussir. Mais je suis convaincue qu’on peut le faire. Le dossier de Poitiers sera retenu ! Tout le monde est investi, c’est un immense travail d’équipe. On va créer une entreprise et redonner du travail à des centaines de personnes. On ne laissera personne de côté ! », expliquait-elle en 2021.

À travers sa mobilisation dans le projet Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée, Patricia s’est épanouie et transformée : « Au début, je n’étais pas à l’aise, je n’osais pas parler devant les gens. Quand tu rentres dans une salle, tu vois tout le monde, tu te dis « mais où est-ce que je suis ? » « Qu’est-ce que je fais là ? » « Qu’est-ce que je vais dire ? ». Mais aujourd’hui, j’y arrive ! Je participe aux réunions, aux assemblées générales des personnes privées d’emploi, aux événements à Paris, à la grève du chômage… grâce à ça, je ne suis plus la même. Je ne me faisais pas assez confiance et le fait d’entendre les gens autour de moi « vas-y tu peux le faire », « fais toi confiance »… ça m’a débloquée ! Et cette nouvelle confiance me sert tout le temps ! », confie Patricia.

… à la blanchisserie de Pourquoi pas La Ruche

En avril 2022, une visite des locaux de l’association Pourquoi Pas La Ruche à Poitiers va tout changer pour Patricia : « C’est Pôle Emploi qui avait convoqué plusieurs personnes privées d’emploi comme moi, pour découvrir la structure et voir si ça nous intéressait. On a vu la cuisine, la couture, la blanchisserie… c’était super ! ». Suite à cette visite, Patricia décide de postuler à un poste en blanchisserie et décroche un premier contrat de 6 mois : « C’est Céline, l’accompagnatrice socioprofessionnelle de Pourquoi Pas La Ruche qui m’a appelée quelques jours après l’entretien. J’étais sur mon vélo, j’ai failli tomber quand elle m’a dit que j’étais retenue ! Je me suis dit que ce n’était pas possible, je n’y croyais pas ! À 58 ans, retrouver du travail, c’était mission impossible pour moi. Mais j’avais enfin réussi ! »

Nouveau rythme, nouveaux horaires, nouvelles missions… C’est un tout nouveau quotidien que découvre Patricia : « Au début je me demandais si j’allais être capable de réussir, mais j’arrive à m’adapter. Je pensais aussi que j’allais être fatiguée, mais pas du tout! Les horaires me conviennent, ce que je fais me convient et l’équipe avec laquelle je suis est super. On fait plein de choses dans une très bonne ambiance ».

Pour mener à bien ses missions (accueil des clients, réception du linge, repassage et pliage, tenue de la caisse, etc.), Patricia peut compter sur l’aide de Mélanie, son encadrante technique : « J’estime beaucoup cette femme. Elle est très douce, elle prend le temps de nous expliquer, de nous montrer comment faire, de nous écouter. Moi mon handicap c’est la rapidité, indique-t-elle. Mais j’ai le soutien de Mélanie qui me dit de ne pas me comparer aux autres collègues, que ce n’est pas une course ! Par exemple, les chemises, c’est pas mes copines ! On doit mettre normalement 6 minutes pour faire une chemise. Moi, je n’y arrive pas pour l’instant, mais ça va venir. Je dois faire comme je peux, à mon rythme. »

Très à l’aise avec les clients de la blanchisserie, Patricia doit cependant veiller à garder une certaine distance avec eux : « Il faut faire attention à ce qu’on dit… Moi, j’avais l’habitude d’accueillir les gens en leur disant « Bonjour ma p’tite dame, bonjour mon p’tit monsieur ». Ça faisait rire tout le monde mais je dois être vigilante au langage que j’utilise ».

Travailler à Pourquoi Pas La Ruche a redonné le sourire à Patricia : « Moi je n’aime pas les vacances ! Chaque jour, je me lève avec le plaisir d’aller à la blanchisserie. Je suis épanouie dans un univers que j’adore ! ».

Grâce à cet emploi, Patricia a pu s’offrir un petit plaisir : un congélateur ! « Depuis le temps que j’en voulais un… ça a été le premier cadeau que je me suis fait depuis que j’ai retrouvé du travail et je suis très contente ! ».

Patricia n’en oublie pas moins le projet et toute l’équipe TZCLD : « C’est sûr que ça me manque parfois, j’y pense souvent ! Le fait d’avoir été dans ce projet m’a permis d’évoluer et de trouver cet emploi à Pourquoi Pas La Ruche et je remercie TZCLD ! Aujourd’hui, je suis contente dans mon nouveau travail et j’évolue encore et encore ! », conclut-elle.

X