Yohann Guitton : tisseur de liens

2 octobre 2019 | Le Blog

Nouveau coordinateur de pôle solidarité du Centre Socioculturel de la Blaiserie de Poitiers depuis mars dernier, Yohann Guitton assure sa mission avec une équipe de neuf salariés et une vingtaine de bénévoles. Si sa prise de fonction est récente, sa connaissance du quartier est ancienne.

De formation commerciale, Yohann Guitton découvre le milieu social à l’IRTS en tant qu’objecteur de conscience en 2001. « L’essayer c’est l’apprécier », voire l’adopter car depuis, son parcours professionnel est ancré dans ce milieu.

Apporter un regard neuf

Yohann a longtemps occupé un poste de conseiller à la mission locale de Poitiers avec une permanence sur le quartier. Si les publics lui sont familiers, le métier est quelque peu différent. « Je suis issu du milieu socioprofessionnel. Ici il est question de social pur avec un fonctionnement différent. J’apporte, je l’espère,  un autre regard, d’autres méthodes de travail. »

Son champ d’action couvre trois domaines.

Le pôle mobilité, qui lui est familier car il était prescripteur à la mission locale. Ici il recouvre trois activités principales : C’Permis, auto-école associative pour passer le permis B et AM (2-roues motorisés), Mobicité qui propose une centaine de scooters à la location, et du conseil en mobilité insertion. D’autres activités existent telles qu’un atelier de révision du code de la route pour les séniors.

En revanche, l’épicerie sociale est une découverte pour Yohann. « C’est une autre façon de voir les choses avec un accompagnement qui n’était pas présent dans mes postes précédents.»

Enfin, il participe aux réflexions à l’expérimentation « Territoire zéro chômeur » pour le quartier de Poitiers-Ouest. « Le travail est déjà engagé avec les publics sur la façon de mobiliser les personnes privées d’emploi. »

Accompagner dans le temps

Selon Yohann, la principale caractéristique qui distingue son action au sein de la Blaiserie de celle de la mission locale est l’accompagnement. «  Nous sommes des repères dans un parcours. »

Ainsi, « l’accès à l’épicerie solidaire s’entend pour une durée minimum de 3 mois, à raison d’un passage tous les 15 jours». Il peut-être conditionné à la pratique de plusieurs ACI (ateliers collectifs d’insertion), dispositif d’accompagnement piloté par la Blaiserie. Au menu, des ateliers cuisine, santé, couture, sport ou mécanique. L’accès est également lié à un projet défini en lien avec l’assistante sociale : « remboursement de dettes, réparation de voiture… »

Une réflexion est en cours pour passer en épicerie mixte. « Beaucoup de questions se posent sur l’épicerie solidaire qui ne dispose pas de cadre précis. Passer en épicerie mixte serait une façon d’être plus autonome financièrement. Tout est à développer, il y a tellement d’options. CAPEE et son réseau permettent de réfléchir ensemble à ces questions. »

L’épicerie sociale n’est pas seulement pour les 80 foyers un moyen de s’approvisionner. « Un questionnaire de satisfaction a mis en avant que les personnes viennent ici pour le lien social.»

Le défi que Yohann s’est lancé, pour rompre l’isolement trop présent dans le quartier, est d’étoffer ces occasions de rencontres et d’échanges en tissant un fil d’Ariane entre l’épicerie sociale et les nombreuses activités du centre socioculturel.

La Fête de l’épicerie fin juin qui réunira les salariés de la Blaiserie, les clients et les bénévoles y participera. « Ce sera un temps de convivialité animé par le service jeunesse autour de plats végétariens et végétaliens préparés par l’atelier cuisine » précise Yohann.

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